TRAVEL DIARIES • 2010 • CARNETS DE VOYAGE

16 years ago, the smallest country of the Great-Lakes region was hit by a genocide. 4 friends interested in African politics have decided to take a closer look at the Renaissance of the Rwandan society.

Il y a 16 ans, le plus petit pays de la région des Grands-Lacs était touché par un génocide dévastateur. 4 amis passionnés de politique africaine ont décidé de s'intéresser de près à la Renaissance de la société Rwandaise.

lundi 16 août 2010

Portrait d'une Afrique méconnue








L’Afrique n’est pas un pays. Ce n’est pas non plus un fourre-tout, un récipient à l’idée que l’on se fait de la misère, de la violence, du chaos et j’en passe. Il faut cesser de réduire l’identité individuelle des africains à un ensemble géographique vaguement défini. Un portugais et un suédois sont certes des européens, mais les définir uniquement comme tels serait perçu comme une atteinte grossière à leur identité culturelle propre. Alors pourquoi accepterions nous que les africains soient exempts de ce schéma analytique ? La semaine dernière, au terme d’un pénible voyage de nuit en autocar sur un macadam douteux nous avons franchi la frontière qui sépare l’Ouganda du Rwanda. Qui pourrait confondre le pays au milles collines et son système économique rutilant affichant une croissance de 11% en 2008, avec ce grand pays bordant le lac victoria, terre natale du défunt dictateur Ada Imine Dada qui régna sur le pays dans les années soixante-dix.

L’Afrique, à l’image du Rwanda ne cesse de défier des idées reçues, des préjugés qui depuis des années gangrènent l’imaginaire collectif européen. Kigali, la capitale du dit pays contribue fortement à lutter contre certains stéréotypes, souvent exploités visuellement par nos medias et malencontreusement relayés par de grandes ONG, qui à leur tour peignent ces pays comme étant de simples récipients de pitié matérialisée en aide humanitaire. De plus, les nouveaux bâtiments gouvernementaux et commerciaux reflètent l’effort d’une administration qui se veut sérieuse et qui est à la recherche d’un renouveau économique. Timidement mais surement, quelques grattes ciels s’introduisent dans le paysage urbain de Kigali dévoilant de fait l’ambition de cette ville de devenir un centre majeur régional en termes de services économiques et financiers d’ici 2020. Par le biais du plan de développement intitulé « vision 2020 », le gouvernement s’est donné comme mission de catapulter le Rwanda dans la catégorie des pays à revenus moyens et d’affirmer ainsi un nouveau model économique tel que le furent les tigres asiatiques (Singapour, Hong Kong, Corée du sud). Ce n’est décidemment pas l’ambition qui manque ! Faut-il encore rappeler que la fibre optique, technologie de pointe en matière de connexion internet a été distribué à plus de 70% de la population ? Et que dire de la qualité irréprochable des axes routiers principaux, qui n’ont rien à envier aux nôtres et qui facilitent l’accessibilité aux régions les plus reculées et garantissent un échange commercial avec les pays voisins, autrement dit « Afrique-Afrique ».
Ce n’est d’ailleurs surement point un hasard si le Rwanda a rejoint, en 2007, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) organisation interrégionale regroupant cinq pays désireux de stimuler leur développement et de concevoir un avenir politique et économique commun.

Dans une optique plus sociale, le Rwanda s’est doté récemment d’une assurance médicale couvrant plus de 90% de la population, qui offre des soins pour des maladies telles que la malaria, la pneumonie ou encore la diarrhée qui restent la cause principale de décès dans la région. Même si ce système de couverture sociale repose en grande partie sur l’aide internationale, rappelons que le Rwanda devance les Etats-Unis en matière d’assurance maladie.

Enfin, pour ceux qui pensaient que les droits de la femme étaient un monopole idéologique propre au continent européen, il n’en est rien… Avec 56% de femmes élues au parlement, le Rwanda décroche la première place sur le podium mondial en ce qui concerne la parité homme-femme au niveau des instances de représentativité publique !


Voici quelques points sur lesquelles j’ai décidé de m’attarder. J’ai voulu mettre en avant l’ambition d’un gouvernement, d’une nation qui se reconstruit petit à petit. J’aurai pu évidemment dénoncer le monopole du pouvoir détenu par le parti unique, la torture physique et psychologique qui sévit dans les prisons du pays, ou bien la choquante disparité des richesses qui caractérise certains quartiers, mais pour cela mes chers lecteurs, il suffit parfois simplement d’allumer la télévision.

Louis-Guillaume ROLDAN


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