jeudi 26 août 2010
dimanche 22 août 2010
Le Kivu
mercredi 18 août 2010
Grenade attacks in Kigali
The first attempt is a failure as the camouflage-dressed man retorts “I don’t know” in a way we could easily understand he was trying to keep us from knowing something. On the second attempt, after a few minutes spent trying to make ourselves understandable, a policeman answers there has been some unclear severe events killing another policeman, a few hundred meters away. Surprised by the declarations, our first reflex is to question the statement which seemed surreal to us. Could what we had less hoped about happen? In the meanwhile, two or three convoys of pickups and ambulances had made their way on the avenue, passing right in front of us at highway speeds. Direction? KFH, the King Faisal Hospital of Kigali. The air was filled with deafening siren noises. Turning our heads as the cars went by just as fighter planes lock their targets to avoid missing any ounce of them; we discover stacks of people at the back of pickups of which the feet of lying bodies were standing out. That’s when the famous “see to believe” saying had better than ever found its sense. That’s when we all looked at each other not believing what we were seeing. As we spoke loudly, under the tragic excitement of panic, obvious questions surfaced about the health status of these people, at least heavily injured. A couple minutes later, gained by a feeling no word can possibly describe, we unquestionably decide to abandon the idea of diner to head to the area where the attacks took place. Cautious and still carrying our heavy equipment, we involve ourselves discretely into adjoining streets, avoiding militaries and policemen. As we approach the premises, fear inevitably invades our souls, themselves pushed by an indescribable impulse. These minutes – that always seem to last long – are the moment where sight is felt crucial. Everything, anything around us is perceived like a threat and eyes wide open, our pupils scrutinize the environment approving the maximum of its events. A few minutes later, we were arriving. A huge crowd of people and militaries were surrounding the now empty, demarked scene.
The severely injured and psychologically affected people had already been carried away and nothing remained but abandoned vehicles, knocked over chairs and tables and several blood trails. Not to say many. Rapidly, journalists accompanied with cameramen and assistants were coming out of nowhere, queuing up behind us and trying – just like us - to hear the testimony of an English speaking witness. By the time, we had gotten our cameras and microphones out of our bags and were trying, as well as bad, to cover the event.
The tall, plump American man was having a hair cut opposite the street when he heard the explosion. He testified that not even a second had been sufficient to stop the activities of life in the quarter. He continued delivering the scoop by telling that everyone started running towards the crime scene, trying to see and understand what had happened, helping the first survivors. Most of the touched people were in a state of shock and his estimation of twenty severely and lightly injured people added to the tragic situation. Later on, we received confirmation of the worst that could have happened. We stayed until late. Pretty late. Then decided to leave to get some rest. The following morning, we realized the chance we had had when we remembered we had almost decided to dine in the snack just above where the grenade had been thrown. The problems of life had vanished and its importance seriously been reviewed.
Arthur Draber
lundi 16 août 2010
Les brebis galeuses
Nous étions dans un de ces minibus ultra-bondés qui effectuent le trajet de l’aéroport au centre ville. J’étais à côté de la fenêtre et j’observais les Rwandais dans leur quotidien. Tout d’un coup, mon regard fut attiré par quelque chose qui se trouvait sur le bas-côté plus précisément dans le fossé. C’était un corps, sans vie, m a-t-il semblé, les bras en croix. Je demande à Arthur s’il l’a vu la même chose que moi mais il était malheureusement trop occupé à se battre pour son siège convoité par ses voisins. Je décide de descendre tout de suite, il fallait que je sache. En courant vers la chose que j avais aperçu, je remarque que tous les passants ignorent allégrement le corps isolé. Je m’approche et là, deux rwandais me disent : « He’s dead ». J’avais du mal à y croire, ça ne pouvait être vrai. Cet être humain était-il vraiment mort, gisait-il sans vie au vue de tous dans l’indifférence la plus parfaite? Je décide de tout de même tâter son pouls, comme pour me confirmer a moi-même que cet homme n’était plus. Et la, je sens une petite respiration. J’ordonne immédiatement a la rwandaise de 25 ans, qui, entre-temps, s’était approchée du corps pour voir ce qui se passait, d’appeler un médecin. Elle me dit tout naturellement « il ne pourra pas le payer ». Par « il », elle entendait bien entendu l’homme à terre. On – moi, la rwandaise et les deux rwandais qui pensaient l’homme mort » décide de ranimer cet homme. Il ouvre tout doucement les yeux mais s’étouffe promptement. Un des rwandais le retourne, lui fait cracher la terre et l’herbe qu’il avait dans la gorge dans la trachée et dans les poumons. Il a l’air complètement perdu, très maigre aussi puisqu’on voit qu’il ne tient plus dans son pantalon. Apres quelques minutes où il a pu boire du lait – un vrai repas ici au Rwanda-, il arrive à murmurer quelques mots. Il dit qu’il n’a pas mangé depuis deux semaines. C’est finalement après un bon quart d’heure, quelques litres de lait et de larmes coulées, qu’il parvient à nous expliquer son histoire.
C’est un jeune homme de 23 ans originaire du sud du Pays qui a été jeté dans ce fossé par les policiers la veille – selon les dires des deux rwandais qui l’avaient déjà vu étendu sur le sol la veille-. Il avait été emprisonné dans le sud du pays aux alentours du 30 juillet pour achat de stupéfiants. N’ayant reçu aucun jugement, il a été jeté dans les geôles malfamées rwandaises impénétrables aux journalistes. Avec pour seule nourriture en deux semaines quelques verres de lait, il mourrait lentement dans sa cellule. Les policiers ayant constatés qu’il n’allait pas tenir longtemps et que de toute façon, c’était un jeune sans avenir puisque accro aux drogues, ils décidèrent de le laisser mourir. Sauf que, vous comprenez bien qu’ils ne pouvaient pas le laisser mourir dans sa région, sinon quelqu’un risquait de réclamer ou de reconnaitre le corps abandonné. Ils l’ont donc déposé dans la capitale, à deux heures de chez lui, en le gavant de terre et d’herbe pour qu’il s’étouffe et meurt « plus facilement ».
Il n’arrête pas de pleurer.
La rwandaise et moi-même décidons de le mettre sur un taxi moto en direction de la gare routière et de le mettre dans un bus direction son village.
Tout ca pour dire qu’au Rwanda, il n’y a pas de rattrapage ou de seconde chance pour ceux qui ne parviennent pas a monter dans le train du développement. Tout ca pour dire que le système de justice loué par l’Europe pour son efficacité à avoir jugé les génocidaires n’est au final pas si exemplaire puisqu’il condamne des jeunes à mort indirectement. Tout ca pour dire que si on suit le fameux adage « le développement d’un pays se mesure à la gestion de ses prisons » le Rwanda a encore beaucoup de chemin à faire. Tout ca pour que tous ces jeunes ne payent pas du prix de leur vie leur « erreur » de jeunesse.
Yassin Ciyow
Portrait d'une Afrique méconnue
L’Afrique n’est pas un pays. Ce n’est pas non plus un fourre-tout, un récipient à l’idée que l’on se fait de la misère, de la violence, du chaos et j’en passe. Il faut cesser de réduire l’identité individuelle des africains à un ensemble géographique vaguement défini. Un portugais et un suédois sont certes des européens, mais les définir uniquement comme tels serait perçu comme une atteinte grossière à leur identité culturelle propre. Alors pourquoi accepterions nous que les africains soient exempts de ce schéma analytique ? La semaine dernière, au terme d’un pénible voyage de nuit en autocar sur un macadam douteux nous avons franchi la frontière qui sépare l’Ouganda du Rwanda. Qui pourrait confondre le pays au milles collines et son système économique rutilant affichant une croissance de 11% en 2008, avec ce grand pays bordant le lac victoria, terre natale du défunt dictateur Ada Imine Dada qui régna sur le pays dans les années soixante-dix.
L’Afrique, à l’image du Rwanda ne cesse de défier des idées reçues, des préjugés qui depuis des années gangrènent l’imaginaire collectif européen. Kigali, la capitale du dit pays contribue fortement à lutter contre certains stéréotypes, souvent exploités visuellement par nos medias et malencontreusement relayés par de grandes ONG, qui à leur tour peignent ces pays comme étant de simples récipients de pitié matérialisée en aide humanitaire. De plus, les nouveaux bâtiments gouvernementaux et commerciaux reflètent l’effort d’une administration qui se veut sérieuse et qui est à la recherche d’un renouveau économique. Timidement mais surement, quelques grattes ciels s’introduisent dans le paysage urbain de Kigali dévoilant de fait l’ambition de cette ville de devenir un centre majeur régional en termes de services économiques et financiers d’ici 2020. Par le biais du plan de développement intitulé « vision 2020 », le gouvernement s’est donné comme mission de catapulter le Rwanda dans la catégorie des pays à revenus moyens et d’affirmer ainsi un nouveau model économique tel que le furent les tigres asiatiques (Singapour, Hong Kong, Corée du sud). Ce n’est décidemment pas l’ambition qui manque ! Faut-il encore rappeler que la fibre optique, technologie de pointe en matière de connexion internet a été distribué à plus de 70% de la population ? Et que dire de la qualité irréprochable des axes routiers principaux, qui n’ont rien à envier aux nôtres et qui facilitent l’accessibilité aux régions les plus reculées et garantissent un échange commercial avec les pays voisins, autrement dit « Afrique-Afrique ». Ce n’est d’ailleurs surement point un hasard si le Rwanda a rejoint, en 2007, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) organisation interrégionale regroupant cinq pays désireux de stimuler leur développement et de concevoir un avenir politique et économique commun.
Dans une optique plus sociale, le Rwanda s’est doté récemment d’une assurance médicale couvrant plus de 90% de la population, qui offre des soins pour des maladies telles que la malaria, la pneumonie ou encore la diarrhée qui restent la cause principale de décès dans la région. Même si ce système de couverture sociale repose en grande partie sur l’aide internationale, rappelons que le Rwanda devance les Etats-Unis en matière d’assurance maladie.
Enfin, pour ceux qui pensaient que les droits de la femme étaient un monopole idéologique propre au continent européen, il n’en est rien… Avec 56% de femmes élues au parlement, le Rwanda décroche la première place sur le podium mondial en ce qui concerne la parité homme-femme au niveau des instances de représentativité publique !
Voici quelques points sur lesquelles j’ai décidé de m’attarder. J’ai voulu mettre en avant l’ambition d’un gouvernement, d’une nation qui se reconstruit petit à petit. J’aurai pu évidemment dénoncer le monopole du pouvoir détenu par le parti unique, la torture physique et psychologique qui sévit dans les prisons du pays, ou bien la choquante disparité des richesses qui caractérise certains quartiers, mais pour cela mes chers lecteurs, il suffit parfois simplement d’allumer la télévision.
Louis-Guillaume ROLDAN
dimanche 15 août 2010
La Guerre Sain(t)e au Rwanda
Tous les musulmans du Rwanda sont mobilisés pour le Jihad. Soyons francs.... ça fait peur! Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement? Doit-on désormais craindre que Kigali sera la cible des fous d’Allah, pour reprendre l’expression si chérie par les médias occidentaux? Pas du tout car le Coran distingue deux différents Jihad. Inutile de rappeler qu’il y a le Jihad dit mineur, celui qui est censé amener tous les musulmans à s’unir contre l’envahisseur en terre sainte et contre ceux qui mettent l’Islam en péril. Notons toutefois que ce Jihad aux allures guerrières, invoqué lors des croisades et de l’expansion de l’Islam au cours des siècles après la mort du Prophète est sujet à conditions dans le Livre Saint et qu’il n’est pas à confondre avec le terrorisme aveugle et arbitraire qui s'abattît contre des tours en 2001. Ce Jihad physique, concret, visible s’oppose au Jihad majeur, à ce qu’on appelle communément le Jihad intérieur.
C’est précisément ce Jihad qu’invoque Cheikh Saleh Habimana, Mufti du Rwanda. Cette guerre sainte - traduction du terme Jihad - est une lutte contre soi-même, une lutte qu’entreprend chaque musulman contre son soi-intérieur afin d’améliorer la société, une lutte qui tend à lui faire dépasser certaines discriminations qui relèvent du déroulement très «terrien» de la société. Ce Jihad intérieur doit amener le fidèle à s’épurer de toutes les négativités apportées par l’extérieur afin de se purifier et de se battre pour une société plus juste. Croyez-moi, dans un pays comme le Rwanda, ce jihad n’est pas néfaste, il est, bien au contraire, utile. Cette guerre sainte et saine veut rassembler tous les rwandais, peu importe l’ethnie. Elle aspire à combattre et enterrer toute la haine qui peut exister dans chaque homme, une haine qui peut amener un être humain à tuer son voisin simplement parce que celui-ci appartient à une autre ethnie. Et ce discours trouve son auditoire. Depuis le génocide où l’Islam fut perçue comme une religion de paix - bon nombre de Tutsis se sont réfugiés dans les quartiers musulmans de Kigali et dans les mosquées du pays en général -, le nombre de fidèles croît sans cesse. Même s’il n’existe pas de statistiques officielles, on parle dorénavant de 14% de la société qui serait de confession musulmane contre 6% avant le génocide. Pour expliquer ce chiffre, il faut aussi mentionner le sentiment de désillusion vis-à-vis du catholicisme et de l’église qu’ont éprouvés beaucoup de rwandais après le génocide qui a vu des prêtres collaborer, des églises se transformer en lieu d’extermination et un pouvoir ecclésiastique pratiquant la distinction ethnique. - Je me dois de rappeler que certains prêtres ont caché et sauvé des Tutsis et des Hutus au risque de leur vie.-
L’image de l’Islam au Rwanda est bien loin de celle diffusée en Europe. Ici, elle fait office de spiritualité pacifique, de religion qui donne la possibilité aux filles d’acquérir du savoir, de palliatif à la défaillance sociale de l’état, bref, d’un autre pouvoir, celui-ci apaisant, enrichissant et chaleureux. Si j’écris cet article, ça n’est aucunement pour faire la promotion de l’Islam ou bien de mettre à mal la religion chrétienne, c’est simplement pour montrer que parfois, la foi peut se mettre au service de la nation et dans ce cas, des Hutus, des Tutsis et des Twas, bref du peuple rwandais.
Yassin Ciyow
mercredi 11 août 2010
Rwanda: The invasion of new technologies
“Just as it is clear that growth in the 19th and 20th centuries was driven by networks of railways and highways, growth and development in the 21st century is being defined and driven by digital highways and ICT-led value-added services” – Paul Kagame.
These words, pronounced by the just re-elected former president of Rwanda during the launch of his new NICI-2010 plan – a move towards an ICT (Information and Communication Technologies) and knowledge driven economy – prove at what point the government is determined to lead to the end its new Information and Communication Technologies policy. This revolution, expected to allow benefit from ICTs that level the global playing field and unlock human potential to accelerate socio-economic growth is aimed at making use of the most important and most abundant resource of
In order to succeed, several plans and measures have been put in place. Through these, the Rwandan Information and Technology Center (RITA) has been created and is driven by three priorities: the use of ICT to support national transformation and service delivery, the efficient use of high ICT resources and services and the promotion and integration of existing and emerging ICTs. As a tool of the Vision 2020 program, which aims to position Rwanda as a developed nation by 2020, several projects are born like community telecentres – set up to deepen the penetration of ICTs in rural areas – , the reinforcement of national cyber security – through building national capability – or the allocation of one laptop per child – through a specially developed 100$ computer –. Strong of more than 31 projects – and counting –, RITA’s initiatives are far from being left alone. Indeed, 16 years after the tragical events, the Kigali institute of science and technology (KIST), initially created to reassemble a strong post-genocide human resource database, reorientates its priorities in order to satisfy the striving needs in taking part in International Community activities such as trade, technological developments, transfer of technology and the promotion of scientific and technical know-how. The institute is very much focused on delivering highest international standards of academic programmes and providing world class fundamental, strategic and applied research to the community and businesses while remaining primarily responsive to the needs of Rwandans.
Moreover, the Rwandan ministry of health wants to benefit as well from the use of ICTs to provide and support healthcare delivery and become able to define architectures and standards for integrated and interoperable e-health systems that remain today only available in the richest countries of the world.
In the last five years, Rwanda has even launched its own – revolutionary (because of its Euro Pay, MasterCard and Visa compatibility) – and much awaited national electronic cards payment system. It has already reduced the over 40 billion RwF freely resting in the Rwandans’ pockets by 32% and is aimed at reducing it by 50% before 2015.
The same technologies that have transformed the way Americans live and work during the past 50 years have even now appeared in the country with the installation of a powerful 2500 km fiber optic network. The total cost of the operation, estimated in 2008 by the French consultancy firm: Scanbi Invest HB was of $81.8M, expected to deliver a l
evel of connectivity only recently rolled out in just a few places around the world with a coverage of 70 to 90% of the population. Today, the connectivity reaches high standards and the $1500 required in 2001 for a good internet connection has dropped to $50. The sector’s development attracts numerous foreign investors and a Corean firm even decided to invest $38M in national bandwidth.
In the same spirit, A-link Technologies – a Chinese firm – has set up a $500,000 phone assembling plant in
ear and added there are plans to establish a radio assembling plant as well. Moreover, he dismisses any worries of competition, openly saying: “The Rwandan market is limited. (…) We are thinking about entering other neighboring markets like Eastern Congo,
There are now three mobile phone providers in
Today, given the means invested in the different sectors, Rwanda seems well on-track to succeed in achieving its strong ambitions of becoming a knowledge-driven economy.
Arthur Draber