TRAVEL DIARIES • 2010 • CARNETS DE VOYAGE

16 years ago, the smallest country of the Great-Lakes region was hit by a genocide. 4 friends interested in African politics have decided to take a closer look at the Renaissance of the Rwandan society.

Il y a 16 ans, le plus petit pays de la région des Grands-Lacs était touché par un génocide dévastateur. 4 amis passionnés de politique africaine ont décidé de s'intéresser de près à la Renaissance de la société Rwandaise.

mercredi 7 juillet 2010

Regards sur l'économie Rwandaise

1980-1994

Notions fondamentales


L’économie Rwandaise est constituée à 90% de l’agriculture. Les sols ne présentent que très peu de ressources naturelles et l'industrie est encore trop peu développée. L'économie est peu diversifiée.


Seulement 8600 km² (soit 32.7%) du territoire est couvert de terres favorables à l’agriculture. 79% des ménages possèdent tout au plus un hectare pour l’agriculture et l’élevage. La densité de 955 hab / km² dans les régions arables fait que l’insuffisance des terres exige l’adoption des politiques voulant réduire la part de la population dépendante des activités agricoles. Cette insuffisance d’espace est le plus grand défi du développement agricole au Rwanda. Aujourd’hui, les exportations agricoles les plus importantes sont le café (plus de 70% de la valeur totales des exportations), le thé (10% des exportations - actuellement considéré comme l’un des meilleurs au monde), l’étain, la cassitérite et le pyrethrum. On peut donc qualifier le Rwanda de monoproducteur, très loin d’être à l’abri des fluctuations du cours du café sur le marché international.



L'épouvantable génocide de 1994 détruit les bases (déja fragiles) d'une économie Rwandaise timidement apparue dans les années 70. Il appauvrit la population et efface la confiance des investisseurs étrangers privés comme publics.


Mais depuis la fin de celui-ci, le pays consent d’importants efforts de réhabilitation et de stabilisation de son économie. Ceci à travers différents programmes. En 1991, le Rwanda accepte un Programme d’Ajustement Structurel (PAS), mené en coopération avec le Fonds Monétaire International. D’abord inité après les guerres de 90, il vise à stabiliser l’économie et à la rendre plus compétitive vis-à-vis de l’extérieur. Pour réaliser ses objectifs, le PAS opte pour une dévaluation du franc rwandais jusqu’alors surévalué, il supprime les taxes de l’exportation et impose des quotas d’importation qui, loin de baisser, augmentent après le déclenchement de la guerre en octobre 1990. Le déficit externe s’aggrave.


Au mois de mars 1995, le nouveau gouvernement reprend le

programme et opte pour une libéralisation des prix du café à l’exportation, supprime les mesures de stabilisation et opte pour un taux de change de la monnaie librement déterminé par le marché. Il s’engage également à réduire son rôle dans les entreprises parastatales, à renforcer sa gestion budgétaire et à réorienter vers le développement des secteurs sociaux et agricoles ses dépenses budgétaires affectées dans un premier

temps pour rétablir et maintenir la sécurité au Rwanda. Une réforme foncière est en projet.


La dette extérieure du Rwanda passe de 158 millions en 1980 à 1 milliard de dollars en 1996 et la dette domestique passe de 1 milliard de francs rwandais en 1982 à 5,6 en 1994 (en passant par un pic de 6.9 milliards en 1990). Le déficit résulte à la fois d’une diminution des recettes fiscales et d’une flambée des dépenses. Lorsque chute le cours du café, les recettes provenant des taxes à l’exportation se réduisent.

Le programme de privatisation, en coopération avec la Banque Mondiale, joue également un rôle indéniable dans la relance. Ces efforts sont récompensés depuis 1995 par une croissance économique élevée et continue (mais qui dépend malheureusement encore trop du maintien de l’aide internationale et du prix du thé et du café) et le retour de millions de réfugiés attirés par la paix et la stabilité retrouvées. De ces retours massifs et du rythme encore trop lent de réadaptation et de mutation de l’économie naît une pauvreté endémique, déjà bien connue en afrique.


En parallèle des nombreux autres programmes, l’objectif « Vision 2020 » vise à lutter contre la pauvreté en transformant la dépendance de l’économie à l’agriculture en une économie moderne, fondée sur des secteurs différenciés et accueillant des investisseurs séduits par une croissance économique au devenir durable. En réalité, « Vison 2020 » a déjà vu l’arrivée de très grands investisseurs privés, dans le commerce mais aussi dans le tourisme, les services et les nouvelles industries (florale et pêche) et ce grâce à la création d’établissements comme le Rwanda Investment Promotion Agency (RIPA) qui est disposé à suivre et mener à bien les objectifs des investisseurs.


Parmi ces investisseurs, nous retrouvons une large influence américaine avec l’arrivée de Starbucks et de Costco pour le café, l’impressionnante compagnie d’ingénierie et de construction : Bechtel, la multinationale Columbia Sportswear, Google et bien d’autres. D’importantes réformes fiscales et monétaires ont été mises en place. L’économie s’ouvre et le Rwanda est désormais membre de la zone de libre échange de la COMESA.


Le Rwanda à également l’intention d’adhérer à la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) qui regroupe le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. C’est ainsi que le plus petit pays de la région sera totalement attaché à l’Afrique Centrale et à l’Afrique de l’Est et bénéficiera de sa position stratégique d’être au centre d’un marché de plus de 100 millions d’habitants.

La totalité des ressources du Rwanda est encore loin d’être idéalement exploitée. La pêche commerciale sur les bords du Lac Kivu est encore trop peu développée et il persiste encore beaucoup trop d’opportunités dans l’industrie du tourisme, qui en est encore à ses premiers pas.


Le tourisme ? Oui, le tourisme. Mais que peut-on vouloir voir au Rwanda ? Avec ses lacs, ses montagnes volcaniques, ses forêts naturelles et ses paysages à couper le souffle, « le pays des mille collines » possède tous les atouts pour attirer des gens du monde entier. Le tourisme est appelé à jouer un rôle majeur dans la relance des infrastructures économiques et politiques : les fondamentaux d’une stabilité politique à long terme.


Finalement, inutile d’être devin pour réaliser que le Rwanda attire l’amérique, donc le monde et - outre une main d’œuvre dévouée, énergique et désireuse d’être formée - présente désormais des arguments économiques de choc, devenus dangereusement concurrents à ceux des voisins.


Aujourd’hui, malgré de réelles lacunes, la relance est tangible et prometteuse pour l’avenir.


Arthur Draber

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Leave your impressions !