TRAVEL DIARIES • 2010 • CARNETS DE VOYAGE

16 years ago, the smallest country of the Great-Lakes region was hit by a genocide. 4 friends interested in African politics have decided to take a closer look at the Renaissance of the Rwandan society.

Il y a 16 ans, le plus petit pays de la région des Grands-Lacs était touché par un génocide dévastateur. 4 amis passionnés de politique africaine ont décidé de s'intéresser de près à la Renaissance de la société Rwandaise.

vendredi 6 août 2010

Le FPR ou l’Unité, la Démocratie et le Développement…


Le Front Patriotique Rwandais est, depuis le génocide de 1994, le parti politique le plus influent du Rwanda. Il est créé en Ouganda en 1987 à partir de l’association caritative Rwandese Refugee Welfare Foundation (RRWF), qui rassemble tous les exilés Tutsis d’Ouganda.

À cette époque là, Yoweri Museveni, figure politique ougandaise grandissante et de plus en plus populaire échoue aux éléctions présidentielles de 1980. II se retire alors discrètement de la scène politique nationale sous prétexte “d’élections truquées” pour former l’Armée de Résistance Nationale, force de guérilla qui sera soutenue politiquement, économiquement et militairement par les Etats-Unis d’Amérique. Le FPR s’
y allie en 1981 pour combattre l’actuel président Obote qui entretient des campagnes xénophobes contre les Tutsis. Museveni réussit et fait part de sa reconnaissance au FPR (qui représentait alors ¼ de sa force armée) en nommant pusieurs Rwandais à des postes de hautes responsabilités. Parmi eux: Paul Kagame, qui est promu en grade et devient directeur adjoint des services de renseignement militaires de l’armée Ougandaise. L’omniprésence de Rwandais à de tels postes suscite des critiques dans le pays et les officiers Ougandais font pression sur Museveni pour que ceux-ci abandonnent leurs fonctions. Certains seront même contraints à quitter le pays, ce qui amène le FPR a vouloir reprendre la gouvernance Rwandaise grâce à sa nouvelle force armée: l’Armée Patriotique Rwandaise (APR).


C’est dès la première offensive (Octobre 1990) que le fondateur du FPR, Fred Rwigema, est tué. Le même mois, Paul Kagame, fort de ses onze années d’expérience militaire, rentre d’une formation militaire aux Etats-Unis pour reprendre les reines du parti. L’insistance du FPR et le viol de tous les accords de cessé le feu avec le gouvernement Rwandais déborde sur les accords d’Arusha d’Aout 1993, qui prévoient le retrait de l’armée française et l’intégration politique et militaire dans la société de tous les composants étrangers de la nation. Le 6 Avril 1994, l’avion du président rwandais Juvenal Habyarimana est abattu a son atterrissage. Une grande crise nationale s'amorce, laissant place à l'affrontement des Hutus et des Tutsis. Le conflit sera considéré plus tard comme l'un des quatre génocides reconnus par la communauté internationale. Le FPR, accusé par certains d’avoir orchestré l’assassinat, profite de l’opportunité inédite pour s’emparer du pouvoir. À son arrivée à la tête de l’état, le FPR dévoile les grandes lignes de sa gouvernance: un refus catégorique de l’ethnisme (majoritairement Hutu - Tutsi) - cause de beaucoup trop de conflits - et une politique favorable au retour des exilés, partis sous le règne de Habyarimana. Durant les 16 dernières années, le FPR - dont le chef est resté Paul Kagamé - s’est allié aux autres partis Rwandais pour assurer la gouvernance.

Aujourd’hui, malgré les nombreux reproches qui lui sont faits (plus d’infos disponibles sur le net), le parti garde ses couleurs et continue à naviguer en suivant le même cap: il poursuit ses efforts de réconciliation et s’investit plus que jamais dans le développement socio-économique favorable à une construction nationale accélérée. Tel la possibilité pour tous les sans-emplois rwandais de participer à la construction de toutes les routes et infrastructures du pays, le gouvernement veut montrer que les problèmes n’émanent plus du peuple mais que bien au contraire, en lui donnant le maximum de cartes, celui-ci est la solution d’une société au devenir riche et moderne. Impossible pour les gens se promenant dans Kigali de rester indifférents face à l’ordre et la propreté des rues qui sont nettoyées à toutes heures du jour. L’administration publique et les services sont de bonne qualité. Pour ne citer que quelques points de cette politique au service du citoyen, même dans les contrées les plus reculées du pays, les centres médicaux sont bien équipés et les médicaments ne sont pas volés par un personnel de santé dont l’absentéisme est nul. Les gens arrivent et repartent du travail aux heures annoncées par leur employeur. Aussi, la vaste majorité des citoyens (92%) possède une assurance maladie qui leur donne accès à des services d’une qualité bien supérieure à celle que les voisins peuvent espérer. En onze ans, l’espérance de vie est passée de 48 à 52 ans.

Finalement, par les temps qui courent, parmi Unité, Démocratie et Développement, le mot qui correspond le mieux au FPR semble être le dernier.

Arthur Draber

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